Juif, mon frère

netanyahu-parisNotre critique de la venue de Benjamin Netanyahu à Paris pour la marche contre le terrorisme du 11 janvier 2014 a été mal perçue et il nous parait important d’en rectifier un peu la perception. Sans doute nous sommes nous mal exprimés, sous le coup d’une colère et d’une émotion qui nous sont propres.
Ce que nous avons vu, dans la venue de Netanyahu en France à cette occasion, au-delà de l’évident geste de fraternité et de soutien, c’est le Premier Ministre d’Israël venant dire à une communauté juive française ébranlée encore une fois par une attaque affreuse qu’ils avaient en Israël une famille, une nation et un état qui ne prend pas leur sécurité à la légère. Bien sûr, il est dans son rôle. Au titre de protecteur des juifs du monde entier en tant que Premier Ministre de l’Etat d’Israël qui s’est donné cette vocation. Et il est aussi dans son rôle en invitant les Juifs français à apporter leur éducation, leurs métiers, leur savoir-faire, leur culture, leur histoire, leurs capitaux, etc, en Israël pour développer toujours davantage l’unique foyer juif dans le monde. C’est normal.


diderot d'alembert 011Mais nous, nous ne sommes pas juifs ni israéliens et on n’a de comptes à rendre qu’aux valeurs et à l’Histoire de France. Nous, ça nous fait mal de voir vaincre la terreur islamique qui, encore une fois, pousse nos frères et sœurs juifs vers la sortie, encouragée et acclamée par les hyènes antisémites classiques des basses fosses et des déchets de notre histoire. C’est une défaite de la France. C’est une défaite des Huguenots français se battant pour avoir le droit d’être différent. C’est une défaite des philosophes des Lumières écrivant pour les droits de l’homme. C’est une défaite de la Révolution Française. C’est une défaite de la République Française. Et c’est une défaite non pas glorieuse mais une défaite par refus de combattre, par lâcheté apeurée, par perte du sens des priorités et par incapacité à voir clairement l’adversaire.

 

Commandant marquis Armand Mercier du Paty de Clam (1853-1916) - Membre du 3e bureau de l'Etat-major, désigné officier de police judiciaire et chef d'enquête lors de l'instruction contre Alfred Dreyfus d'octobre à décembre 1894.

Commandant marquis Armand Mercier du Paty de Clam (1853-1916) – Membre du 3e bureau de l’Etat-major, désigné officier de police judiciaire et chef d’enquête lors de l’instruction contre Alfred Dreyfus d’octobre à décembre 1894.

Oui, à vous subir cette rafle du Vel d’Hiv morale au cri d’Allah Akbar et vous voir poussés à émigrer en Israël par la peur de n’être plus en sécurité en France, on a l’impression d’arriver au combat après la bataille et nous, les Goys, on a un sentiment d’échec et de défaite façon Beresina face à Merah, Coulibaly, Dieudonné, Soral, applaudis depuis l’enfer par Pétain, Laval, Darnand, Drummond, Esterhazy, Du Paty de Clam ou encore Charles VI, Philippe le Bel ou « Saint » Louis.


Nous ne voulons pas que vous partiez. Nous ne voulons pas échouer et donner la victoire à tous cette bande infâme. Votre place est parmi nous, autant que vous le voudrez et si vous décidez de partir, un jour, rejoindre la terre de vos ancêtres, nous voulons que ce soit une décision heureuse, saine et sereine, bien préparée et avec des perspectives d’avenir dûment planifiées. Et certainement pas, une décision prise dans la peur, au bout d’un fusil d’assaut fumant et couverts du sang des vôtres.


Nous, les Goys, nous prenons l’engagement de remuer ciel et terre pour vous protéger, pour sonner l’alarme, pour dire la vérité sur vous contre vents et marées, pour que la République vous protège et pour qu’elle soit secondée et suppléée par la nation et ses citoyens qui ne vous abandonneront jamais. Nous avons commencé et rien ne nous arrêtera plus.

 

Psaumes de David traduits par Clément Marot (1551)

Psaumes de David traduits par Clément Marot (1551)

Juif! Oui, toi le youpin au nez crochu qui m’apporte famine et peste, toi le sans nation fixe qui vient faire de l’usure sur le dos des bons chrétiens, toi l’éternel étranger déicide qui rêve de dominer le monde en psalmodiant des hérésies dans ta langue maudite, toi le Juif… Moi le Goy qui t’ai persécuté, massacré, exclu et chassé, j’ai fini par apprendre à t’aimer. J’ai appris à reconnaître dans tes psaumes ceux que je chante. J’ai reconnu dans tes valeurs celles qui me guident. Au lieu de ne voir que ma peur de toi, j’ai appris à voir qui tu es et d’où tu viens. J’ai compris que j’avais peur de toi parce que je n’étais pas sûr de moi. J’ai réalisé que pour savoir qui j’étais, je devais m’ouvrir à toi. Et tu m’as immédiatement pardonné, tu t’es remis à vivre paisiblement à mes côtés, comme tu l’avais toujours fait. En toi, j’ai fini par voir non plus cet étranger que je craignais mais le frère que j’avais perdu et que j’ai retrouvé.

Un commentaire

  • Pug, en vous lisant j’ai un peu peur de comprendre que vous vous identifiez à une personne qui n’a pas toujours compris et connu les Enfants d’Israel et que cela fonde en partie votre choix nouveau…
    Né en 1952, ado à l’époque peace-and-love (peace devant et love…) J’ai baigné dans la lecture biblique depuis que je sais lire, reçu une éducation pro-sémite, fait 6 ans de théo, visité Israel plusieurs fois et jamais je n’ai eu besoin de changer ce cap, j’appartenais depuis les débuts de la Réforme à cette église Réformée de génération en génération.
    Mais quand on s’est mis à parler de la Shoa, quand 1967 a ouvert mes petits yeux à 14 ans, puis 1973 etc , tout mon combat de Chrétien a été orienté vers ce qui arrive maintenant et que je savais venir vite, rien qu’en ouvrant le texte biblique version L.Segond… (et en regardant la tronche et la moralité des théo-zonards infestant nos paroisses). Mais l’analyse du monde actuel ne m’autorise pas à dire qu’il y a de l’espoir en France et (ou) que le combat sur place est gagnable, désolé, cela flaterait mon égo ( jamais complètement mort ) mais ce qui me pousse à dire non, c’est la compilation des analyses, le croisement des sources, la connaissance (relative ?) de ce qui se joue, et là non, pas d’issue facile, pas de combat gagnable. Pas faute de ne pas essayer ou avoir essayé, mais parce qu’il y a un moment où la prophétie impose de ne pas mentir aux descendants d’Abraham, Isaac et Jacob, il y a un rendez-vous qui vient, et c’est le Seigneur de l’Église qui nous dit de porter les enfants de l’olivier franc vers la Terre promise. On ne peut fixer l’agenda, on ne peut le ralentir et Dieu excite la colère de ses ennemis afin que se rassemble son peuple aimé comme la prunelle des ses yeux.
    Encore un petit bout de chemin frère ou camarade, la route n’est plus très longue et il faudra se battre, mais pour qu’il y ait assez d’avions de bateaux ou de sentiers pour guider ce peuple là où son rendez-vous a lieu, là où la protection sera puissante parce que non faite de nos mains faibles, de nos rêves-remords. On ne se rachètera pas de nos paresses (celles de nos parents parfois) en croyant que la République française, ses forces vivent sont le choix divin ici.
    Moi aussi, goy, je ne rachète rien, mais je me laisse façonner par ce Dieu de grâce pour être où Il me demande d’être : sentier inconfortable et improbable où sa puissance se faufile entre les armées de haine, dans les crépuscules où les serviteurs de l’ombre agissent sans cocorico, juste parce que leur patron leur dit de faire fomec… On est au temps de la résistance silencieuse, où l’Esprit murmure de rejoindre les trous des falaises, et là on a de l’expériences parpaillote à revendre… Maintenant vient ce temps des nations, temps de colère où le Dieu des Armées donne rendez-vous pour le grand fracas à ceux qui ont hai sa Révélation progressive et en Christ …
    Le combat de l’ombre reprend, mais l’avions-nous vraiment quitté ? So long !

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