Jérusalem: concert d’incohérences

Il existe de très particulières incohérences dans l’opposition à une Jérusalem israélienne.
 
-Les athées, les agnostiques ou ceux qui ne professent aucune religion disent qu’ils rejettent la revendication israélienne sur Jérusalem parce qu’elle est basée sur la religion juive et donc n’a aucune valeur à leurs yeux. Mais c’est donc totalement incohérent de soutenir la revendication palestinienne sur Jérusalem parce que celle-ci est également basée sur la religion islamique.
De manière générale, si on ne croit en rien et qu’on est totalement laïc, le pragmatisme impose de soutenir Israël puisque Israël gère déjà Jérusalem de façon laïque et protège les lieux saints dans le respect des origines la foi de chaque communauté.
 
-Les sceptiques qui remettent en cause les fondements bibliques du Judaïsme et du Christianisme, allant jusqu’à douter de l’existence d’un Etat hébreu antique ou de l’existence de Jésus de Nazareth, ont un double problème de cohérence:
 
1- Malgré parfois les problèmes de datation par rapport au texte biblique, les éléments historiques et archéologiques démontrent bien une présence des hébreux en Israëls selon une trame qui correspond au récit biblique. Pour Jésus, de nombreux écrits d’ennemis des chrétiens attestent de son existence et, lorsqu’ils sont rassemblés, confirment même les grandes lignes de sa vie, de sa mort et les revendications des chrétiens à son sujet. En fait, plusieurs auteurs ont montré qu’on n’a même pas besoin des Evangiles pour avoir les grandes lignes de la doctrine chrétienne parce qu’elle est décrite par leurs adversaires. Par contre, les éléments historiques fiables sur Mahomet et son oeuvre sont ténus. Son historicité ne fait pas vraiment de doute mais il est difficile d’avoir une vision précise des choses si on écarte les sources islamiques. On saura qu’il a vaguement existé un « prophète des Arabes », certainement appelé Muhammad, mais guère davantage.
Donc, d’un simple point de vue de méthode d’historien, si on rejette l’historicité du Judaïsme et du Christianisme, on rejette d’autant plus l’Islam qui dispose de beaucoup moins de preuves fiables.
 
2- Si on rejette l’historicité ou la fiabilité théologique du Judaïsme et du Christianisme, même avec la meilleure islamophilie du monde, on saborde l’Islam. L’Islam se présente comme l’aboutissement des religions du Livre et comme la révélation ultime de Dieu à l’humanité qui, pour les musulmans, commence avec Abraham, passe par Moïse et Jésus pour prendre son caractère final avec Mahomet. Le Coran, les Hadiths et la théologie islamique sont constellés de référence bibliques, au point qu’un musulman qui m’a récemment écrit en message privé m’a dit que l’Islam considère Jésus comme le plus grand prophète de tous les temps, né d’une vierge sainte mais que les chrétiens ont détourné son message et son oeuvre en le déifiant. Ils considèrent aussi que les Juifs se sont fourvoyés, raison pour laquelle, selon certains musulmans, les Sourates de la Mecque sont compatissantes à l’égard des Juifs parce que ceux-ci se trompaient, jusqu’à ce que les Juifs démontrent qu’ils avaient aussi falsifié le message divin. De même, comme je l’ai dit dans d’autres textes, c’est l’histoire juive et chrétienne de Jérusalem qui en fait un « lieu saint » pour l’Islam puisque l’Islam est l’aboutissement de la révélation divine pour laquelle Jérusalem a été centrale.
Donc, si on rejette le judaïsme et le christianisme sur des bases historiques et/ou théologiques, on ne peut que rejeter l’Islam qui est entièrement appuyé sur ceux-ci.
 
En fait, en essayant de saborder la revendication juive ou chrétienne d’attachement à Jérusalem, les antisionistes ne se rendent pas compte qu’ils annulent également les revendications musulmanes sur la ville et ses lieux saints. Si le Mont du Temple n’a jamais été, historiquement, le lieu le plus sacré du peuple juif, il ne peut donc pas être non plus le troisième lieu saint de l’Islam (si on accepte cette notion contestée même par des érudits musulmans).
 
Et attaquer le judaïsme et le christianisme tout en réclamant de respecter la sensibilité islamique est le signe d’une grande idiotie, d’une très grande hypocrisie ou, pire que tout, d’un immense cynisme politique qui cherche à saper les fondements judéo-chrétiens de l’Occident en utilisant l’un de ses plus anciens et plus virulents ennemis.
 
Donc, si on élimine les religions de l’équation, comment jauger les revendications sur Jérusalem des uns et des autres?
 
Il me semble que seule l’histoire moderne de la ville et démographique peut y servir. Et justement, mon compère Buffalo a démontré, avec les chiffres des recensements ottomans et britanniques au XIXème et début XXème siècle, que les Juifs ont toujours représenté la part la plus importante de la population de Jérusalem jusqu’en 1948 où la Vieille Ville a fait l’objet d’une épuration ethnique et culturel pour l’arabiser et l’islamiser. La « judaïsation » de Jérusalem, dénoncée par les musulmans du monde entier, n’est donc en fait que la légitime et naturelle réparation d’un crime contre l’humanité commis par les Jordaniens en 1948 sous les applaudissements du monde musulman.
 
Pour résumer donc:
-Si on veut affirmer que Jérusalem est musulmane, on reconnaît de facto et même à son corps défendant que c’est parce qu’elle était judéo-chrétienne, ce qui qui affirme le droit d’Israël sur la ville.
-Si on rejette le fait religieux sur Jérusalem, on ne peut que reconnaître les faits historiques de la majorité démographique juive à Jérusalem, ce qui affirme à nouveau le droit d’Israël sur la ville.
 
Des questions?
 
Pug

Un commentaire

  • Encore une fois, une vérité apportée de façon magistrale. Merci et félicitations pour ces qq lignes. Tout y est dit en concentré et argumentation.
    C’est IHVH qui a choisi cette terre et cette ville pour SE GLORIFIER & révéler SON chemin, SA vérité et SA vie aux humains de la planète.
    Alors, je répète qu’Israël DOIT aller plus vite et plus fort pour reconquérir ses possessions foncières dans les frontières décidées il y a des siècles en annexant SA propriété spirituelle et terrestre.
    De toute façon, c’est Elohim qui est aux commandes et il ne se fera rien sans SA volonté.
    gilbert.bernard3@orange.fr évangélique français ami inconditionnel d’Israël.

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