Au sujet de la bande de Gaza

Un peu d’histoire :

philistin06bLa ville de Gaza a vraisemblablement été fondée vers 1500 av. J.-C.

Au XIIIe siècle av. J.-C., la région est occupée par les Philistins, sur une bande côtière qui correspondrait approximativement à la bande d’aujourd’hui se prolongeant jusqu’à Ashkelon au nord.

Le terme « Palestine » dérive d’ailleurs de « Philistin » en passant par les langues grecque et latine.

La région de Gaza a changé de mains à plusieurs reprises  au cours des deux mille années suivantes :

Ainsi, elle est tombée successivement sous l’autorité des Assyriens (en 732 av. J.-C.), des Égyptiens, des Babyloniens (en 586 av. J.-C.), des Perses (en 525 av. J.-C.), et des Grecs.

Gaza est conquise par les Romains au Ier siècle av. J.-C  et vers 640, Gaza passe sous l’autorité de l’État islamique de Médine.

A partir de 1517 le territoire est sous la domination de l’Empire ottoman jusqu’au 19ème siècle. En 1832, Méhémet Ali, fondateur de l’Égypte moderne, met Gaza dans le giron égyptien.

Cet événement marque une première période d’influence égyptienne sur ce territoire jusqu’à sa reconquête par les Ottomans qui le perdent  définitivement lors de la Première Guerre mondiale. En effet, la Grande-Bretagne occupe la région après la troisième bataille de Gaza du 7 novembre 1917.

Gaza fait alors partie du  mandat britannique sur la Palestine, accordé par la Société des Nations en 1922, et reste administrée par les Britanniques jusqu’à la dissolution de ce mandat en mai 1948.

Le Plan de partage de la Palestine entre un État juif et un État arabe inclut l’intégralité du territoire de la bande de Gaza dans les frontières de l’entité arabe à créer.

Cependant ce plan est rejeté aussi bien par les États arabes voisins  que par les représentants des Arabes de Palestine.

1949green-u2521En effet, l’Égypte répond à la déclaration d’indépendance de l’État d’Israël en envahissant Gaza et le territoire israélien par le sud, tandis que les autres pays arabes font de même sur les autres frontières.

À la fin du conflit israélo-arabe de 1948, la bande de Gaza est occupée par l’Égypte.  Le territoire voit alors l’arrivée d’environ 170 000 « palestiniens » installés dans huit camps différents et en 1950, la population est passée à 254 000 habitants.

Bien que La bande de Gaza  soit administrée et contrôlée par l’armée égyptienne ,  celle-ci  n’est pas annexée ( à la différence de la Judée-Samarie occupée par la Jordanie en 1949 dans les mêmes circonstances, et annexée en 1950 sous le nom de « Cisjordanie ). L’Égypte ne propose d’ailleurs  pas la citoyenneté à ses habitants.

En 1956, lors de son intervention dans la crise du canal de Suez en soutien de l’opération anglo-française contre l’Égypte, l’armée israélienne s’empare de la Bande de Gaza et de la péninsule du Sinaï mais les  pressions des superpuissances (États-Unis et Union soviétique) conduisent au retour d’Israël derrière ses frontières de 1949, et au renouvellement de l’administration égyptienne sur Gaza.

Dès le début de la guerre des Six jours (juin 1967) engagée par… , Gaza est conquise par l’Etat d’Israël et les premières « colonies » israéliennes s’installent  dans les années 1970.

La décision du gouvernement d’établir ces « colonies » de peuplement et des implantations dans la bande de Gaza est approuvée en juin 1970 par la Knesset.

En 1972, Israël crée deux postes armés, qui deviendront par la suite les « colonies » de Netzarim et de Kfar Darom.

Cependant, le poids démographique de la population palestinienne (1,5 million d’habitants) a, dès l’origine, posé un problème majeur aux dirigeants israéliens, c’est pourquoi, dans une perspective strictement réaliste, certains courants israéliens recommandaient, depuis 1974, « l’abandon de Gaza ».

En mars 1979, un accord de paix avec l’État égyptien a pour conséquence l’évacuation   de territoires égyptiens occupés depuis 1967, telle que l’implantation israélienne  de Yamit, qui se trouvait dans la péninsule du Sinaï.  Certains de ses habitants s’installent alors dans les colonies israéliennes de la bande de Gaza.

En 1987, la première Intifada commence dans la bande de Gaza.

gazast-w2A partir de la Conférence de Madrid de 1991, le dialogue s’établit entre Israël et l’OLP ( l’Organisation de libération de la Palestine).

Le 13 septembre 1993, les accords d’Oslo, signés entre les Israéliens et les Palestiniens, prévoient l’évacuation par Israël  de certaines zones de la bande de Gaza et l’administration civile du territoire par l’Autorité palestinienne nouvellement créée. Cette administration  s’exerce dès 1994, à l’exception des blocs de colonies israéliennes toujours implantés et protégés par Tsahal.

Yasser Arafat prend ses quartiers à Gaza à partir de juillet 1994. Dès lors  la bande de Gaza est donc administrée par l’Autorité palestinienne.

Le 26 septembre 2001, après trois reports successifs,  une rencontre a lieu à Gaza, entre Yasser Arafat et Shimon Peres.

Et le 17 octobre 2001, après un ultimatum lancé par le gouvernement israélien à l’Autorité palestinienne, celle-ci déclare hors-la-loi  l’aile militaire du FPLP et  procède  à 12 arrestations à Gaza.

La seconde Intifada éclate fin 2001 du fait que l’Autorité palestinienne n’a aucun contrôle sur les groupes islamistes.

C’est le gouvernement d’Ariel Sharon qui se résout à se retirer complètement de la bande de Gaza.  En décembre 2003, Ariel Sharon présente son plan de retrait de la bande de Gaza où vivent alors 8 000 Israéliens.

Israël agit alors dans le cadre des efforts pour l’application de la feuille de route pour la paix initiée par le Quartet pour le Moyen-Orient (composé de représentants des États-Unis, de l’ONU, de la Russie et de l’Union européenne).

Le plan de désengagement est validé par la Knesset en Octobre 2004 et les opérations de retrait commencent officiellement le 15 août 2005.

Le 17 août 2005, le gouvernement israélien ordonne à l’armée et à la police l’évacuation des quelque 7 000 personnes habitants les colonies israéliennes de la bande de Gaza.

Le 22 août 2005, Israël met fin à sa présence dans la bande de Gaza.

Le 12 septembre 2005, les troupes israéliennes quittent la bande de Gaza, après 38 ans de présence.

Le 16 septembre 2005, l’ONU reconnaît officiellement l’application par Israël du retrait de la bande de Gaza.

Israël décrète unilatéralement le statut de frontière internationale fin 2005.

ismailDONC DEPUIS JANVIER 2005 LE « PEUPLE PALESTINIEN » A SON ETAT LIBRE ET INDEPENDANT  -comme le prévoyait le Plan de partage de la Palestine avec l’intégralité du territoire de la bande de Gaza dans l’entité arabe à crée-   LA SOLUTION A DEUX ETATS ETANT DONC APPLIQUEE DEPUIS LORS !!!

En 2009 environ 1,9 million de Palestiniens vivent dans la bande de Gaza.  Celle-ci est partagée en cinq gouvernorats : Gaza-Nord, Gaza-Ville, Deir el-Balah, Khan Yunis, Rafah.

Depuis GAZA a l’un des plus fort taux de natalité, de longévité de vie et de diplômés des pays arabes de la région…et un taux d’immigration d’environ 1000 nouveaux gazaouis par an… On est passé de 254 000 habitants en 1950, à presque 2,3 millions en 2016, ON EST DONC TRES LOIN D’UN GENOCIDE « PALESTINIEN ».

Il faut préciser que la densité reste moins importante que Monaco ou Singapour pour une superficie plus grande.

Ils ont donc  tout en mains pour vivre en paix et être heureux…   seulement voilà :

Le 25 janvier 2006, le Hamas, dont la charte proclame qu’« Israël existe et continuera à exister jusqu’à ce que l’islam le fasse disparaître » remporte les élections législatives palestiniennes de 2006 avec la majorité des suffrages dans la bande de Gaza.

Les espoirs de paix s’envolent alors loin très loin…  ainsi que les espoirs des « palestiniens » de se construire un pays à l’avenir prometteur.

De plus, à  la suite d’un attentat dans le Sinaï, le 24 octobre 2014, lors duquel  30 soldats égyptiens sont  tués, l’Égypte établit une zone-tampon à sa frontière avec Gaza.

Huit-cents habitations palestiniennes sont  démolies par l’Égypte dans cet espace large de 500 mètres et long d’environ 10 kilomètres et le 4 mars 2014, un tribunal du Caire proscrit les activités et la présence du Hamas en Égypte.

Le 29 janvier 2015 la justice égyptienne  classe la branche militaire du Hamas comme organisation terroriste l’accusant de soutenir l’insurrection jihadiste dans le Sinaï.

Maintenant, au sujet du « BLOCUS DE GAZA », histoire de mettre les choses au clair de manière chronologique !

ET NON CE N’EST PAS TOUJOURS ISRAEL !!!

Le blocus de la bande de Gaza imposé par l’Égypte, depuis sa prise de contrôle par le Hamas, débute en juin 2007.

ismail-2En mars 2007, le Hamas et le Fatah forment un gouvernement d’unité nationale palestinienne dirigé par Ismaïl Haniyeh.

Le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas le dissout le 14 juin suivant et décrète l’état d’urgence après plusieurs mois de violents affrontements entre les membres du Hamas et ceux du Fatah. Le lendemain, le Hamas prend le contrôle de la bande de Gaza.

En une semaine de combats, le bilan est de 116 morts et plus de 550 blessés.

Dans la foulée l’Égypte scelle ses passages frontaliers avec Gaza, à l’exception du terminal de Rafah, sous le motif que  la sécurité des points de passages n’est plus assurée du côté palestinien, après la fuite des forces du Fatah.

Les tunnels de contrebande Égypte/Gaza :

rafah-tunnels-gazaLeur origine  est un phénomène historique qui a débuté en 1949 et perdure  jusqu’à nos jours.

Ces tunnels ont servi à la contrebande d’essence égyptienne, de dollars américains pour les changeurs de monnaie, de cadeaux de mariage, de courrier, de cigarettes, de drogue, d’or, de pièces détachées de voiture et d’armes.

Les riches familles gazaouites qui exploitaient ces tunnels en louaient l’usage à quiconque était prêt à payer le droit de passage, estimé à 10 000 dollars pour une nuit.

 

Le 5 août 2012 un poste-frontière entre l’Égypte et Israël est attaqué par 35 hommes armés à bord de 3 véhicules tout-terrain.

16 gardes-frontière égyptiens sont tués et un véhicule blindé égyptien est capturé pour attaquer le point de passage de Kerem Shalom à l’intersection des frontières de Gaza, de l’Égypte et d’Israël.

Un deuxième véhicule transportant une demi-tonne d’explosifs est détruit avant d’atteindre le poste-frontière israélien et les hommes étaient tous en possession de vestes explosives.

À la suite de cette attaque, l’Égypte ferme le terminal de Rafah à la frontière avec la bande de Gaza.

Le 6 août 2012, l’Égypte déclenche une offensive militaire visant à détruire un grand nombre de tunnels de contrebande menant à la bande de Gaza tandis que de nombreuses arrestations ont lieu dans le Sinaï.

Le 9 août 2012, les ingénieurs de l’armée égyptienne entreprennent la destruction ou le scellement du réseau de tunnels de contrebande reliant le Sinaï et la Bande de Gaza.

Said Khatib correspondant de l’Agence France-Presse à Gaza rapporte que le bouclage égyptien a créé « la panique à Gaza ». Omar Shaaban, un économiste basé à Gaza, évalue à un demi-milliard de dollars par an le montant du chiffre d’affaires des tunnels de contrebande Égypte/Gaza.

Selon lui la fermeture de ces tunnels aurait « un effet dévastateur pour les habitants de Gaza » et que leur fermeture prolongée provoquerait « une paralysie du bâtiment et réduirait au chômage 15 000 ouvriers. ».

Cette  fermeture des tunnels de contrebande et de la frontière a fait flamber le prix des matériaux de construction de 40 à 60 %.

Le porte-parole du ministère de la santé du Hamas  déclare alors que plusieurs centaines de patients palestiniens sont en attente de passer en Égypte pour obtenir un traitement médical.

Il  ajoute que « si le passage de Rafah reste fermé plus d’une semaine, cela conduira à une crise humanitaire et accroîtra la souffrance des malades. »

Le 11 août 2012, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne lui-même,   appel le les Égyptiens à « resserrer le blocus de Gaza en détruisant tous les tunnels sous la frontière avec la bande de Gaza », déclarant que « les tunnels n’ont pas contribué à l’économie dans la bande de Gaza et n’ont été utilisés que par un petit nombre de personnes à des fins personnelles ».

Tayeb Abdel-Rahim, un proche collaborateur du président palestinien déclare que « Ces tunnels sont une menace à la sécurité nationale de l’Égypte et à l’unité du peuple palestinien. ».

Selon une source de sécurité palestinienne à Ramallah, l’autorité palestinienne a également transmis aux services de sécurité égyptiens les noms de plusieurs suspects résidant dans la bande de Gaza.

Le 14 août 2012, L’Égypte annonce une réouverture partielle de sa frontière avec Gaza à Rafah pour trois  jours dans les deux sens à l’occasion des fêtes de fin du mois de Ramadan. Mais les autorités égyptiennes y imposent des restrictions : seuls les étudiants gazaouis inscrits dans des universités hors de Gaza, les résidents à l’étranger et les personnes devant se déplacer pour raisons médicales sont autorisées à passer la frontière. Peu de temps après, le 25 août 2012, du matériel  lourd dont des grues, du matériel de forage ainsi que des bulldozers sont observés prés des ouvertures des tunnels de contrebande du côté égyptien interrompant presque totalement la contrebande de matériaux de construction.

Le 19 février 2013, les dirigeants du Hamas de Gaza ainsi que les contrebandiers exploitant les tunnels, accusent l’Égypte d’inonder des dizaines de tunnels en y déversant des eaux usagées.

Selon Ibrahim Barzak de l’Associated Press l’objectif de ces inondations est la fermeture des voies de transit illégales pour permettre un meilleur contrôle frontalier par l’Égypte.

rafahLe 26 février 2013, le tribunal du Caire estime « que les autorités égyptiennes doivent détruire la totalité des tunnels de contrebande reliant la péninsule du Sinaï à la bande de Gaza », par crainte qu’ils ne constituent un risque pour la sécurité de l’Égypte, en particulier pour le Sinaï.  Cette recommandation a été faite en réponse à une pétition présentée par « un groupe d’avocats et de militants » après l’attaque contre un poste-frontière entre l’Égypte et Israël en 2012 perpétrée le 5 août par 35 militants islamistes qui ont tué 16 gardes-frontière égyptiens.

Le 9 juillet 2013 l’armée égyptienne ferme un grand tunnel utilisé pour acheminer des voitures dans la bande de Gaza.

De hauts responsables égyptiens soulignent que ces mesures servent « les intérêts de sécurité nationale de l’Égypte » et empêchent l’infiltration d’agents du Hamas en Égypte pour soutenir les Frères musulmans.

En juillet 2013, plus de 50 tunnels sont  inondés et de nombreux autres détruits par des explosions souterraines contrôlées.  Ces opérations, débutées le 30 juin 2013,  coïncident  avec les rassemblements de masse au Caire et le Coup d’État du 3 juillet 2013 qui  renverse  le gouvernement de Mohamed Morsi.

Durant cette période le passage de Rafah est fermé, puis rouvert sporadiquement à partir du 10 juillet 2013. Puis pendant  la guerre de Gaza en 2014 l’Égypte  ferme ce point de passage  pour ne l’ouvrir que ponctuellement.

Le 24 octobre 2014, le Conseil de défense présidé par Abdel Fattah al-Sisi réuni à Sheikh Zuweid situé au nord-ouest d’El-Arich, dans le nord de la péninsule  décrète un état d’urgence de trois mois sur la partie nord du Sinaï.

Cette décision intervient peu après qu’un terroriste kamikaze a tué 30 soldats et fait 29 blessés, dont un haut responsable de l’armée et cinq officiers, en lançant sa voiture bourrée d’explosifs contre un checkpoint militaire égyptien.

Le président égyptien  accuse « des soutiens de l’étranger » et décide de fermer jusqu’à nouvel ordre le point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l’Égypte.

Donc, la mise en place du blocus de Gaza par l’Égypte en 2007 a entraîné un accroissement de la contrebande privée par les tunnels :   En effet, ceux découverts par l’armée égyptienne passent de vingt en 2007 à plus de deux cents en 2008.   Puis en 2009, suite à l’implication du Hamas dans le contrôle de ces tunnels de contrebande, au prix d’affrontements avec les gangs liés aux familles palestiniennes et bédouines propriétaires des tunnels, leur nombre s’est encore accru, il est   estimé entre 400 et 1100.

Dès cette date, tous les nouveaux tunnels doivent être approuvés par le Hamas, qui en organise la supervision.

 

Buffalo

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