Communiqué de la page Facebook de l’Ambassade de France en Israël

Communiqué ambassadeCommuniqué de la page Facebook de l’Ambassade de France en Israël :

« La France condamne l’attaque perpétrée le 1er octobre dans le nord de la Cisjordanie, qui a coûté la vie à deux civils israéliens.

 

Nous présentons nos condoléances aux familles des victimes.
Nous appelons l’ensemble des parties à s’abstenir de tout acte susceptible d’alimenter la tension. »

Splendide bafouille de technocrate ! Presque irréprochable ! Presque…

La diplomatie française a beau croire qu’utiliser le nom « Cisjordanie » lui donnera l’air objective dans ce conflit, personne ne s’y trompe. En tout cas, pas nous.

Le nom « Cisjordanie » est apparu entre 1948 et 1967, pendant la période d’annexion jordanienne dont la légitimité n’a été reconnue ni par la France, en premier lieu, ni par la communauté internationale. C’est un nom donné par une puissance conquérante illégitime et non reconnue et aurait dû disparaître une première fois en Juin 1967 lorsqu’Israël libère ces territoires de l’occupation jordanienne (oui, je parle bien de libération par Israël parce que c’est ce qui s’est passé de facto) et une deuxième fois en Juillet 1988 quand la Jordanie a renoncé à ses prétentions sur ses territoires et a fixé sa frontière au Jourdain. Il n’y a absolument aucune base légale et historique pour appeler ces territoires « Cisjordanie ».

Or, ils ne peuvent être non plus appelés « Palestine ». Le nom de Palestine a lui aussi été imposé par un conquérant dans un nettoyage ethnique et culturel de la région au IIème siècle après JC, est devenu un nom générique pour toute la région du Proche-Orient dans la culture occidentale, n’a pas été repris par les conquérants arabes ou turcs et n’a désigné officiellement que le Mandat Britannique de Palestine qui n’existe plus depuis Mai 1948 et qui recouvrait Israël, la Jordanie et les territoires disputés. Il n’y a donc absolument aucune base légale et historique pour appeler ces territoires « Palestine » ou même « territoires palestiniens ».

De plus, la définition de ces territoires ne peut reposer actuellement que sur des caractéristiques géographiques. Cette région est composée d’une chaine de moyenne montagne qui va de la Galilée au désert du Neguev, avec des sommets qui culminent entre 800 et 1000 mètres d’altitude, et qui porte un seul nom géographique qui a survécu aux turpitudes politiques : les Monts de Judée.

Devant l’absence de règlement politique du statut de ces territoires, je suggère donc à la diplomatie française de s’en tenir à la désignation géographique objective de « Monts de Judée ». Utiliser « Cisjordanie » revient à reconnaître la souveraineté jordanienne, pourtant abandonnée depuis plus de 20 ans.

Pour ce qui est du reste du communiqué, je regrette amèrement que la France n’ait pas appelé les autorités palestiniennes à condamner cet attentat de manière à montrer leur bonne volonté et que rien n’a été dit sur l’attachement de la France aux principes de l’état de droit qui doivent prédominer sur les questions partisanes, ni sur la volonté de la France de voir les auteurs de cet attentat traduits en justice dans les plus brefs délais par la collaboration entre les autorités israéliennes et palestiniennes.

L’absence d’un simple mot d’humanité pour les quatre orphelins de ce couple et l’absence d’une proposition d’assistance de la France pour leur assurer une vie la moins triste possible est également regrettable. Même si la communauté nationale israélienne saura parfaitement subvenir à leurs besoins, une proposition d’aide de la France eut été un geste apprécié et conforme à nos valeurs. Ne serait-ce que leur proposer de passer des vacances chez nous, parfois, au titre de soutien psychologique dans notre France aux paysages si doux.

Bref, dommage d’avoir été aussi professionnellement technocrate dans ce communiqué. La France est bien davantage que ce que représente un communiqué comme celui-ci.

Pug

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